Après la fin

de Dennis Kelly

2019
en tournée

Louise reprend conscience après une explosion nucléaire. Mark, un ami de longue date, est à ses côtés. C’est lui qui l’a sauvée en la transportant dans un abri souterrain, vestige d’un autre temps, dissimulé à l’arrière de son appartement. Ils ont pour seules ressources de quoi tenir quelques jours, le chaos semble régner au-delà des murs.

Dans la précarité de cette proximité contrainte, Louise et Mark se livrent à un combat pour tenter par tous les moyens de survivre au détriment de l’autre : culpabilité et asservissements, violences physiques et psychiques, mépris et séduction, les mots et les corps deviennent des armes aliénantes. Mue par une amitié qui semblait pourtant infaillible, leur relation et leur intégrité se désagrègent dans cet environnement carcéral.

À la fois acteur, scénariste et dramaturge, Dennis Kelly excelle dans l’art du dialogue. Avec humour et cruauté, il explore ici les mécanismes d’une psychose engendrée par la peur et tisse un thriller d’anticipation sur la question de l’identité et des monstres enfouis.
Après la fin est un théâtre d’acteurs, concret, rythmé, physique et sauvagement drôle, un engrenage subtilement scénarisé qui exacerbe la tension des rapports entre homme et femme.

Note d’intention

Les textes de Dennis Kelly ne font aucun compromis avec le réel. Ils l’exacerbent. Il en est de même avec l’humour qui les constitue. C’est une conjugaison extraordinaire, propre à la littérature dramatique anglo saxonne, qui désacralise le rapport à la poésie dramatique, en une dramaturgie à la fois tortueuse et parfaitement maîtrisée. C’est une littérature qui épuise son interprète, qui l’interroge dans une double jubilation, celle du son et du sens : Ce qui concrètement se pense, ne peut se faire sans le souci du rythme, et réciproquement. Dans le travail que nous menons avec les acteurs de la compagnie, c’est une notion essentielle : Partir de soi et jouer. (…)

Après la fin pourrait être l’anti huis clos de Jean-Paul Sartre, en ce qu’il met en scène un rapport imminent à la mort là où le philosophe en interrogeait l’éternité. Cet enfer de la promiscuité contrainte avec l’autre est brutal puisqu’il malmène l’intégrité physique et psychique du sujet. Mark instaure une relation de culpabilité et de dépendance, un climat de peur profonde qui conduira Louise à ne plus se ressembler : après la fin, le spectateur assiste aux conséquences d’une mue dont le caractère animal est édifiant. Quelque chose a bien explosé, en elle, et il n’en reste que quelques débris.

Baptiste Guiton

Durée
1h25
Traduction
Pearl Manifold et Olivier Werner
Mise en scène
Baptiste Guiton
Avec
Tiphaine Rabaud Fournier
et Thomas Rortais
Scénographie
Quentin Lugnier
Lumières et régie générale
Julien Louisgrand
Création Sonore
Sébastien Quencez
Costumes
Aude Desigaux
Administration de la production
Sylvie Vaisy
En charge du développement
Martine Desmaroux
Production
L’Exalté - Cie Baptiste Guiton
Coproductions
Théâtre National Populaire de Villeurbanne, La Machinerie - Théâtre de Vénissieux
Édition, agence Théâtrale
L'Arche
Visuel
Jeanne Garraud
Photos du spectacle
Michel Cavalca
"La pièce est mise en scène avec beaucoup de subtilité par Baptiste Guiton. Pour les acteurs, Après la fin est une partition magnifique et redoutable. Mark, personnage noueux et rentré est très bien interprété par Thomas Rortais. Louise, plus instinctive et intuitive et aussi plus déterminée, est interprétée par la formidable Tiphaine Rabaud Fournier, toujours sur le qui-vive, usant de cassures et de pas de côté. Le public apprécie et vient en nombre."

Médias

Historique

18 janv. 2019

La Machinerie – Théâtre de Vénissieux

29 janv. - 21 févr. 2019

Théâtre National Populaire – Villeurbanne